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Paroles de lecteurs « Bientôt on ne travaillera que pour rembourser le matériel ! »

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C'est ce que pensent pas mal de lecteurs de Terre-net, tellement les prix des machines agricoles augmentent. Pas étonnant que le marché des agroéquiments ait baissé de 15 %, selon eux !

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Jb est dubitatif quant au recul du marché du machinisme agricole : « [...] Fin février, j'ai lu le même article sur les marges et profits record des constructeurs ! [...] » « Je vais leur apporter des boîtes de mouchoirs », plaisante Guillaume. « Vu les prix des machines agricoles », le retournement du marché des agroéquipements, qui devrait baisser de 15 % en 2024 selon le syndicat des constructeurs Axema, n'étonne pas Bruno02.

« Vu les prix des machines agricoles... »

« Des tracteurs à 700 €/CV, il est possible d'en trouver, de marque Kubota par exemple, mais pas à moins [...] », illustre steph72. « Il y a 20 ans, le mien m'a coûté 352€/CV et c'était un New Holland de 85 ch acheté neuf [...] », ajoute eric17, pour témoigner de la hausse du coût des matériels agricoles.

« L'inflation à tout va n'a plus de limite pour faire de la marge !, déplore Terminé. Le même regroupement des fabricants d'engins agricoles, que dans la grande distribution, pour toujours plus de profits et manger ensuite le concurrent afin de devenir leader. » « L'agriculture française va disparaître tout simplement », résume-t-il. « Les tarifs ont augmenté démesurément, le niveau de fiabilité, lui, est resté le même », constate jm89.

« Comment renouveler les parcs ? »

« Comment renouveler les parcs matériels des exploitations à ces prix-là ?, se demande-t-il. Même les Cuma, avec beaucoup d'hectares engagés, ne peuvent plus suivre. De même pour les ETA, qui ne rentabilisent plus leurs investissements. » « Bientôt on ne va travailler que pour rembourser le matériel [...] », fait remarquer ce lecteur. « Même les coûts de maintenance et de réparation explosent ! », insiste-t-il.

« Vive l'occasion ! »

Et d'expliquer : « Pour mieux faire passer ces hausses, comme pour les voitures neuves, la mode est désormais à la location longue durée, incluant les contrats de maintenance et parfois les assurances. » « De la poudre aux yeux... », estime-t-il. « Vive le marché de l’occasion ! », s'exclame Nico. « Les prix de l'occasion ont suivi ceux du neuf », réplique Jean-François. « [...] Pour avoir de l'occasion, encore faut-il que des agriculteurs puissent acheter du neuf », fait observer Jérôme. 

« Moins cher avec moins de gadgets inutiles »

Ces augmentations de tarifs sont imputables à l'électronique, d'après FP, dont les modèles sont « bardés » avec « à la clé, tout un tas de logiciels à mettre à jour au quotidien ». « Ce sont des tarifs plus élevés et de la complexité qu'ils ont embarqués ! », lance-t-il. « Ils ont qu'à refaire des tracteurs plus simples avec moins de gadgets inutiles et les vendre moins cher », suggère Titi.

« Vu l'état des cultures, les constructeurs peuvent se faire du souci »

La conjoncture économique difficile de l'agriculture et la moisson 2024 médiocre en perspective, en raison des conditions météo compliquées depuis l'automne, ne vont pas arranger les choses d'après les lecteurs. Les agroéquipementiers « ont du souci à se faire », juge maxens. D'ailleurs, « ils peuvent dire merci à la fiscalité française [...] ! Beaucoup d'agris investissent pour donner moins d'argent à la MSA et aux impôts. Mieux vaut en effet augmenter le confort de travail [...] !! », considère Fabien.

maxens enchaîne : « Il va falloir proposer de bonnes remises pour boucler les objectifs de fin d'année. Et si les fabricants baissent trop les prix, ils devront se justifier auprès des clients qui ont payé plein pot l'an passé... [...] » Vu les récoltes qui s'annoncent, « ça risque d'être compliqué d'avoir de l'occasion pendant quelque temps, il ne va rester que le matériel en fin de vie », complète Jérôme.

steph72 confirme : face à cette inflation, « la baisse des achats de matériel agricole n'est pas étonnante ». « Et au vu de l'état des cultures, le recul sera encore plus marqué dans les mois qui viennent », anticipe-t-il également. « Les agriculteurs subissent les aléas climatiques et de marché, et les marges qui restent vont aux fournisseurs ! Déjà que nos acheteurs les spolient... [...] », met-il encore en avant.

« Peu de tracteurs de plus de 10 ans en fermes »

« Des tracteurs trop chers ?, interroge Marus, ironique : « Cette semaine, je suis passé devant une concession : que des modèles de plus de 450 ch ! Exposés que pour faire bien ?? [...] », poursuit-il sur le même ton, avant de contre-argumenter : « Les constructeurs connaissent parfaitement le marché. Et à voir les tracteurs dans les champs et les cours de ferme, peu ont plus de 10 ans. Bien sûr, certains vont dire qu'ils sont en location... [...] »

« Manger local donc acheter local ?? »

Certains exploitants continueraient d'acheter des machines agricoles malgré les prix qui grimpent, laisse entendre ce lecteur. Ce qui pourrait signifier que tous ne sont pas touchés de la même manière par la crise agricole ? Ou que leur image auprès des voisins serait plus importante ?

Sans s'aventurer sur ce terrain, il évoque une autre incohérence : les producteurs qui fustigent « le libre-échange, mais se fournissent en tracteurs dans des pays qu'ils ne veulent pas voir exporter chez nous [...] », tout en exhortant les consommateurs à « manger local ».

« Plus une marque française de tracteur... »

« Plus une marque française de tracteur..., pointe steph72. C'est comme tout le reste, puisque l'État préfère produire à l'étranger, la main-d'œuvre étant moins chère. Même les médicaments sont fabriqués ailleurs ! » « Plus de marque française peut-être, mais des tracteurs sortent toujours de nos usines. Ça donne du boulot à nos concitoyens », nuance Marus, citant l'exemple des modèles rouges « du côté de Beauvais ».

« [...] Ce n'est pas l'État qui privilégie la production à l'étranger, argue-il, mais l'industriel, l'importateur et surtout le client qui cherchent à toujours payer moins cher. [...] Sans parler du snobisme de quelques-uns qui achètent hors de France, car ça fait bien dans la cour de ferme. »

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